- Invité a écrit:
- Mort de Hans Vor Marak lors d'un combat. Sur sa tombe l'épitaphe dit ceci => Mort d'injustice.
Dans une zone peu fréquentée du nord, arrivant par un petit chemin de terre, un individu bizarrement accoutré s'arrête à hauteur d'une ancienne stèle dont l'épitaphe a été effacée par le temps et les intempéries...
L'individu jette à terre le sac qu'il porte en bandouillère dans un bruit de casserole et de brolls divers puis, laisse échapper :
- Ha te v'là enfin toi !
Aussitôt, il fouille son sac et en sort un tas d'objets et d'outils en tous genres qu'il étale un peu partout :
Des burins.
Un morceau de lard séché.
Une fourchette toute tordue.
Une petite hache.
Une petite planchette de bois peinte où il est écrit "Souvenir de Majorca".
Un service à café.
Une truelle.
Une sorte de petit tuyau un peu tordu.
Une chignole.
Un énorme canif.
Quelques crottes emballées qui se déballent en tombant à terre.
Un rat mort.
Quelques clous.
Quelques clochettes qui tintent joyeusement.
Un gros ballon de peau.
Deux broches en os.
Deux mitaines toutes pourries dont s'échappent en ronchonnant quelques mites de toutes les couleurs.
Une pièce de tôle ayant une forme bien particulière, un peu comme un pot de fleurs dont un des côté aurait été applati.
Une arbalète de poing.
2 vistemboires.
Quelques chiffons dont il est impossible de savoir tout ce qui les macule, tellement ils sont dégoûtants.
Un énorme moulin à café.
Une ribambelle de fioles contenant divers liquides.
3 Plumes.
Un morceau de fromage tout moisi.
Une statuette cassée.
Un petit marteau.
Un canard en bois.
Une vieille culotte toute trouée.
Une grosse gourde bien remplie.
Un quignon de pain noir.
Diverses petites pièces de monnaie.
L'énergumène regarde tout ce fatras avec un air satisfait, puis commence à installer un petit âtre, y met du bois trouvé par-ci par-là, puis
tout en chantonnant "La digue du cul", il met de l'eau et une poudre noire dans la cafetière, puis la pose dans l'âtre, et le bois prend feu immédiatement.
- Bon au boulot maintenant !
Prenant divers outils de son fatras, il s'assied devant la stèle :
- Bon j'va commencer par raffraichir un peu s't'épitaphe à la con...
Les coups de burins et de marteau ne s'arrêteront que lorsque le café débordera de la cafetière, là le Prez saute jusqu'au feu et prend la cafetière pour la sortir du feu, oubliant dans son élan que cette dernière est brûlante !
À deux kilomètre de là, Janot, un magnifique lapin mâle bien connu de toutes les lapines du coin, entend le hurlement terrible et furieux d'une bête féroce qui doit être énorme.
Des images apparaissent immédiatement dans sa petite cervelle de lapin priapismique, des images monstrueuses de bêtes baveuses, aux dents longues, aux pattes griffues et aux yeux terrifiants.
Dans un spasme d'angoisse, Janot se retrouve sur le dos, ses petites pattes tremblant fébrilement alors qu'il rend son dernier souffle, terrassé par une crise cardiaque foudroyante,
laissant toute une cohorte de lapines inconsolables, du moins jusqu'à ce soir...
Tout en sautant sur place en tenant sa pauvre main toute brûlée, Le Prez jure tant qu'il peut, puis un peu calmé, jette un regard noir à la cafetière jetée à même le sol et dont le café est tout répandu dans l'herbe.
En ronchonnant il recommence à se préparer du café, remet le tout sur le feu, puis retourne à son travail...
Rien ne semble distraire Le Prez, sauf le café, car dès qu'il est prêt, ce dernier se met à vider goulument la cafetière en faisant des bruits de bouche dégoûtants, puis repréparre du café, et retourne travailler.
Au fils des heures qui passent, notre énergumène devient de plus en plus nerveux, fébrile, pressé, comme si le temps lui était compté.
À un moment, Le Prez se relève et prenant du recul, admire son oeuvre d'un air satisfait :
- V'la quêque chose qu'a d'la gueule au moins !
Ensuite, terminant son dernier café, il prend la chignole et commence à forer dans la stèle. Des couinements et des grincements sinistres s'entendent à des kilomètres à la ronde, mais cela ne semble pas gêner Le Prez.
Une fois les trous faits, il ramasse l'étrange pot de fleur en métal, et vient le fixer à même la stèle, ainsi que le petit tuyau tordu...
Finalement, il dépose ses outils, puis se dépêchant, il s'avance jusqu'à la stèle, baisse ses braies, et avec un soupir de soulagement bruyant, il commence à uriner dans ce qu'il faut bien reconnaître comme étant un superbe urinoir...
Le Prez mettra longtemps pour se soulager, il faut dire que c'est assez normal, vu la quantité de café qu'il a absorbé depuis qu'il est arrivé...
Ensuite, il ramassera tout son broll qu'il remettra précieusement dans son sac, et repartira par où il est venu...
On pourra maintenant lire sur la stèle l'épitaphe suivante :
- Mort dans sa pisse...